vendredi 1 décembre 2017

D'immenses galeries prolongent la caverne de Saint-Léonard, à Montréal



Deux spéléologues marchent dans la grotte du parc Pie-XII à Saint-Léonard. Photo : Radio-Canada/Société québécoise de spéléologie. Source : Ici Radio-Canada.


« D'immenses galeries découvertes sous un parc de Saint-Léonard

Des galeries souterraines qui s'étirent sur 200 mètres. Des stalactites, des plans d'eau cristalline, de spectaculaires coulées de calcite. L'une des découvertes les plus importantes de l'histoire de la spéléologie québécoise a été annoncée aujourd'hui. Et, fait inusité, elle se trouve directement sous la ville de Montréal.

Les spéléologues Daniel Caron et Luc Le Blanc ont découvert que ce qu'on connaissait de la modeste caverne de Saint-Léonard, qui attire les visiteurs depuis des décennies dans l'arrondissement du même nom, n'était en fait qu'un hors-d'oeuvre. En creusant à peine un mètre dans le calcaire du fond de la caverne, les deux hommes ont mis à jour de nouvelles salles bien plus grandes et impressionnantes. Celles-ci s'étendent sous le parc Pie-XII et même sous les maisons et les rues avoisinantes. [...]

La plupart des grottes sont creusées par de l'eau qui dissout le roc, mais la caverne de Saint-Léonard est d'un tout autre type. C'est le poids des glaciers, il y a plus de 15 000 ans, qui a provoqué une fracture du roc. » (Philippe Mercure, La Presse, 1er déc. 2017)

Ce genre de cavernes, dites glaciotectoniques, dont le plan est habituellement en dents de scie, ont été créées lors de la dernière glaciation. Les cavernes de Saint-Léonard (les « anciennes », déjà connues, et les galeries nouvellement découvertes) en sont des exemples-types. La pression de la glace en progression a disloqué et déformé la roche, créant des vides au-dessus desquelles des dalles de roches ont pu coulisser, entraînées par le glacier. Les strates horizontales du calcaire qui forment le socle de l'île de Montréal étaient toutes désignées pour offrir une prise facile à ce type de poussée latérale. Fractures, dalles coulissées : tout ceci explique les murs verticaux et le toit plat des cavernes de ce type. 



Références


  • Jacques Schroeder, «Les cavernes : un patrimoine gravé dans le temps», in : G. Prichonnet et M.A. Bouchard, Actes du premier colloque du Patrimoine géologique du Québec, Montréal, 8-9 sept. 2000, MRNQ, MB 2004-05, 2004, p. 77-84.
  • Site de la Société québécoise de spéléologie.


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