mardi 2 juillet 2013

Calcaires hullois : suite et retour vers 1916


Fig. 1. Carrières de calcaire de la ville de Hull en 1916, d'après W.A. Parks
Les codes d'identification (P1, P2, etc.) sont de moi ; voir la liste des carrières, plus bas. 
Échelle à la figure 4 qui reprend la zone couverte ici. La P8 est située approximativement, selon
Parks, au N de la P2, de l'autre côté du Brewery Creek (ruisseau de la Brasserie). 
Fond de carte (détail) : Cinq-Mars (1908), Bibliothèque nationale du Québec.


Le rapport de Parks (1916) que j'ai utilisé pour dresser la carte préliminaire des anciennes carrières de pierre de la ville de Hull (aujourd'hui Gatineau, Québec) parue dans mon billet précédent (29 juin 2013), ne comprenait malheureusement pas de carte, ce qui ne manquait pas de compliquer la tâche du lecteur qui espérait se faire une idée de la situation. Déjà qu'on l'obligeait, le malheureux, à se dépatouiller au milieu de rues qu'il ne reconnaissait pas, la toponymie ayant complètement changé depuis.

Je me suis employé ici à combler cette lacune à partir du texte de Parks (pas toujours limpide...) et d'une carte datant de l'époque (Cinq-Mars ; 1908). Les autres cartes que j'ai utilisées pour dresser la mienne feront l'objet d'un ou deux billets à venir. Vous aurez eu ainsi, avec mon précédent billet, la synthèse avant la profusion et les complications.


Fig. 2. Carrières de pierre selon Parks (1916), 
disposées sur la carte actuelle de la ville de Gatineau, secteur Hull. 
Fond de carte : modifié de ©Google.


Fig. 3. Figure 1 au complet. Cliquer sur l'image pour l'agrandir.


Le but est de traduire les anciennes documents (cartes et textes) en cartes facilement consultables. Plusieurs choses ont changé depuis le début de XXe siècle (pardonnez le truisme), ne serait-ce que le nom des rues et l'utilisation du sol. Sauf tout mettre à plat sur une carte récente, il devient impossible de consulter les documents anciens, très disparates, et de s'y retrouver.


Fig. 4a. Détail correspondant à la fig. 1. 
Fond de carte : modifié de ©Google.


Fig. 4b. Détail du secteur Montcalm-ruisseau de la Brasserie.
Fond de carte : modifié de ©Google.


La seule carrière que j'ai un moment hésité à faire figurer sur les cartes est la P7 que Parks place sur le bord de l'Outaouais, dans la baie de Wright. La carrière était alors inactive et les possibilités d'extractions étaient limitées par la proximité de constructions (de nature non précisée). Malheureusement, la baie de Wright semble inconnue de tous et, avec les précieuses indications de Parks, on pourrait situer la carrière n'importe où sur le long de l'Outaouais entre le pont de la Chaudière et l'embouchure de la Gatineau. Parks indique quand même que la roche a une direction NW et un pendage de 10° vers le SW.

Ceci conforte ma première idée que la P7 pourrait se trouver à l'extrémité E de l'île Philemon (connue aussi sous le nom d'île Wright*). À cet endroit (voir fig. 5), au sud du Musée canadien des civilisations, se trouve une péninsule calcaire dont les strates s'inclinent doucement vers le SW*. Mais le terrain appartenait à la E.B. Eddy, selon la carte de Cinq-Mars (voir fig. 3)...

* Voir le billet du 1er janvier 2013 au chapitre «CONTEXTE GÉOLOGIQUE ET TOPOGRAPHIQUE».


Conclusion

Que dire pour finir, sinon que ce billet n'est pas un billet, mais un document de travail.

Ce qui me permet de clore sans conclure véritablement..., sinon en disant qu'il y aura une suite à cette suite.


Fig. 5. Péninsule à l'est de l'île Wright (ou Philemon) vue du côté ontarien de l'Outaouais. 
Les strates de calcaire s'inclinent doucement vers le SW : la P7 ? (Photo janvier 2012)


Carrières de calcaire Trenton, Hull, selon Parks (1916)

Les carrières se rencontraient surtout entre les rues Chaudière (aujourd'hui boul. Saint-Rédempteur) et Lizzie (rue Lois), de part et d'autre du ruisseau de la Brasserie. «Il y a de grandes carrières plus au nord, mais on ne les exploite pas comme pierre de construction.» (Parks, p. 107.)
  • P.1. Wright and Company, Hull, 240 x 120 m. On y extrait des pierres de 15 à 24 pouces d'épaisseur.
  • P.2. Wright and Company, Hull. Gros blocs de pierre pour piliers de ponts. Au N, de petites excavations produisent de la pierre concassée. Le coin SW du terrain est à la Laurentian Stone Co.
  • P.3. Wright and Company, Hull. Blocaille, blocs grossiers de construction, concassage. L'école Normale Saint-Joseph de Hull a été construite avec la pierre de cette carrière (1908). La pierre a servi aussi à la construction de l'école Notre-Dame de Hull.
  • P.4. A. Morin, Hull
  • P.5. M. Lefèbre, Hull
  • P.6. David Laviolette, Hull. «[La carrière a fourni l'échantillon] le plus finement grenu de toutes les pierres de construction les mieux connues au Québec...» (Parks, p. 112.) Tout le produit de la carrière sert à des fins de construction : blocs grossiers, seuils, bouchardés sur le dessus, montants de fenêtres de cave.
  • P.7. Joseph Leduc, Hull. Inactive. Voir texte du présent billet, plus haut, et la figure 5.
  • P.8. Fleming Dupuis Supply Co., Ottawa, 120 x 60 m. s'étend en profondeur sous le niveau du ruisseau. Concassage. Voir légende de la fig. 1 pour la difficulté de la situer avec précision.
  • P.9. Canada Cement Company, Hull, 90 m x 400 m. «Environ 500 tonnes par jour sont retirées pour fabriquer du ciment, durant onze mois de l'année.» (Parks, p. 114)


Référence

  • Parks, Wm.A., 1916 — Rapport sur les pierres de construction et d'ornement du Canada, vol. III, province de Québec. Ministère des Mines, Division des mines, rapport 389, 405 p.

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