dimanche 5 février 2012

Farrellton, QC : en vert et blanc (Ajout)


Billet retouché le 12 février 2012 et les 10 et 19 juillet 2014.


Fig. 1. Marbre blanc et paragneiss vert

Chemin Woods, jonction avec la route 105, Farrelton (en Outaouais), octobre 2010. Les formations plongent vers la droite, vers l'E. Un ruban gris dans le marbre a été sectionné net et ses deux parties écartées l'une de l'autre tandis que le paragneiss, faillé, n'a été que légèrement dérangé. Le marbre, plus ductile, s'est mieux plié aux contraintes tectoniques. (Les rubans gris/blanc à droite, dans le marbre, ne semble pas avoir été affectés.)


Localisation
Chemin Woods, jonction avec la route 105, à Farrelton (au N de Wakefield, le long de la Gatineau), QC.
45.732538, -75.907347
Le site a déjà été mentionné dans ce blogue : ici, et ici.
Contexte géologique
Marbre contenant des enclaves de roches calcos-silicatées (skarns et gneiss)* ; province (géologique) de Grenville du Bouclier canadien ; âge : plus d'un milliard d'années.
* Roches calco-silicatées, skarns : voir ce billet


Couleurs

De façon générale, pour qui n'y accorde aucune attention, toutes les roches sont grises, sales et indistinctes. Dès que l'on commence à s'y intéresser, on se rend compte que la réalité est plus nuancée, en tout cas plus colorée. Sans prétendre à la flamboyance de l'arc-en-ciel (quoique...), une roche peut réussir à se faire remarquer par sa couleur : «La roche verte sur la route près du chalet», «La roche rouge de la falaise au bout du lac.»

Un bel affleurement montrant un skarn ou roche calco-silicatée (RCS) en voie d'assimilation par menus fragments par un marbre nous permet cependant de nous prémunir contre une tentation qui pourtant semble tomber sous le sceau du bon sens : identifier une roche par sa couleur.

À l'exception de celles empruntées à Google, les photos de ce billet ont été prises le 10 octobre 2010.


Fig. 2A. Marbre blanc, granite blanc aussi et gneiss vert foncé
Des bords vers le centre : marbre blanc (M), gneiss calco-silicaté vert foncé (RCS) et granite blanc (Gr).
Le paragneiss sombre est dans doute le reliquat d'un banc étiré et rompu dans le marbre (voir la figure 7). Le granite se confine au paragneiss qu'il découpe au petit bonheur. Le gneiss a pourtant une structure foliée qui aurait invité à une invasion lit-par-lit...
Chemin Woods, jonction avec la route 105.


Fig. 2B. Détail
Détail : la propreté du granite blanc me rend perplexe : il semble n'y avoir eu aucune influence réciproque avec le marbre ou le gneiss pour le contaminer.


Fig. 3A. Détail de l'affleurement en 2A
Les contacts entre le paragneiss calco-silicaté vert et le marbre blanc sont concordants ; le rubanement du marbre (mieux visible en haut) plonge vers la gauche (vers l'E) et le gneiss semble bien se conformer à cette structure. Conformité d'origine (stratification primitive) ou acquise («enveloppement» du gneiss dans le marbre grâce à la ductilité de ce dernier) ?


Fig. 3B. Détail


Fig. 4. © Google Street
Marbre blanc et paragneiss vert sombre rouillé ; le N est à droite : vue de profil de l'enclave de paragneiss de la photo 2A. La rouille aide à repérer les éléments du gneiss qui apparaît comme une enclave étirée et disloquée dans le marbre.


Fig. 5A. Marbre blanc, enclaves d'un gneiss disloqué
Marbre blanc et fragments dispersés d'un paragneiss vert disloquée. Vue vers l'ouest. Noter la bande verte ondulée sous le X dans le cercle blanc : voir gros plan sur photo suivante.


Fig. 5B. Détail
Vue rapprochée de la bande sombre gneissique (X dans le cercle blanc, photo 5A). La direction du rubanement est NW-SE, le miroir de la boussole pointant vers le N.



Fig. 6A-B. Enclaves disloquées dans le marbre
L'autre côté de la colline de la photo 4. Marbre blanc et enclaves sombres non identifiées. Le rubanement du marbre enveloppe les enclaves. Voir, pour un phénomène de fluage semblable, la photo 456 de ce billet : lien.


La suite ? Eh bien, elle suivra suit...


Ajout de dernière minute



Légende de la fig. 7. © Google Earth
Vue satellite de l'affleurement. Je l'ai découverte juste avant de mettre en ligne ce billet.
Le marbre, surexposé, y apparaît blanc de neige ; sa couleur rouille trahi le paragneiss calco-silicaté et ses fragments. L'étirement et la rupture du banc de gneiss en deux «gouttes» ou «larmes» y sont patentes. L'orientation générale de la structure est un peu moins vers le NW que ne le laissait penser la boussole de la photo 5B ; elle est plutôt NNW. Ne jamais se fier à un relevé unique, surtout pris sur un élément qui a pu être dérangé, comme une enclave dans un marbre...

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